La réalité du soldat de la Première Guerre

À ses débuts, la Première Guerre mondiale s’annonça comme un conflit comme les autres. Autrement dit, aux yeux des combattants français, cette confrontation ne devait pas être plus virulente que celle de 1870. C’est donc d’un pas serein qu’ils se sont rendus au front, vêtus de leur traditionnel équipement. Toutefois, ils ont très vite été confrontés à la terrible réalité de cette guerre. L’état-major a pris alors conscience des défis terribles qu’il était appelé à relever.

L’inadéquation de l’uniforme

Fortes de ses anciens succès, les troupes françaises sont allées au front, l’esprit confiant. Ce n’est qu’au bout de quelques jours qu’elles ont mesuré réellement la portée des opérations allemandes. Dans une précipitation totale, elles sont d’abord contraintes de battre en retraite. Elles enregistrent néanmoins plus de 135 000 décès. Ce qui était, au départ, une promenade de santé a rapidement viré à l’enfer sur terre.

Dès lors, les combattants commencèrent à développer une vraie appréhension quant à la tournure que prenaient les évènements. L’état-major français s’est alors rendu compte que l’uniforme de ses combattants n’était vraiment pas adapté aux caractéristiques de cette guerre. En effet, cet uniforme se résumait à quelques éléments rudimentaires (képi rouge, pantalon rouge, manteau bleu…).

En plus de ne pas offrir de protection particulière, il était assez voyant. Ses couleurs bleu et rouge attiraient systématiquement l’attention des soldats ennemis. Dès lors, les combattants devenaient des cibles faciles pour l’artillerie adverse. N’ayant pas de casque, ils ne disposaient d’aucun moyen pour se protéger valablement. C’est donc sans surprise que les premiers assauts français se sont soldés par de grandes pertes humaines.

Une amélioration difficile à mettre en place

En seulement quelques semaines, il devint évident pour l’état-major que l’uniforme français avait trop de faiblesses. Il était donc temps de revoir sa composition, afin de réduire le nombre de décès. Si cette idée a reçu plusieurs soutiens, elle s’est néanmoins heurtée à la résistance de quelques partisans. Ces derniers estimaient que l’uniforme en vigueur reflètaient parfaitement les valeurs françaises. Selon eux, l’exclusion des teintes colorées reviendrait à renier le sens de l’esthétisme français. Un conservatisme peut-être de bon ton, en tant de paix, mais guère bienvenu face à la nature barbare et violente qu’avait pris le conflit.

Ainsi, de vifs débats ont été menés pour confirmer le bien-fondé des arguments avancés par les deux parties en opposition. Au terme de ces débats, l’état-major a décidé de mieux équiper ses soldats. Le traditionnel pantalon rouge tape-à-l’œil céda alors sa place à un pantalon bleu. Quant au képi rouge, il a été remplacé par un casque en acier (le casque Adrien). Bien qu’il ait été adopté en 1915, l’uniforme bleu horizon ne s’est généralisé qu’en 1916.

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